Le retrait des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO : entre légitimité, effectivité et avenir de l’organisation régionale

Le Retrait des États de l'Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO : Entre Légitimité, Effectivité et Avenir de l'Organisation Régionale

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Le 29 janvier 2025 marque une date historique : le Mali officialise son retrait de la CEDEAO. Une décision surprenante après des années d’efforts pour l’intégration régionale. Malgré les tensions politiques, beaucoup espéraient que les États de l’AES reviendraient sur leur décision pour préserver les acquis de plusieurs décennies de coopération.

La lettre adressée par le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, au ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, formalise ce divorce et laisse planer des incertitudes sur l’avenir du Niger et du Burkina Faso.

Une Décision Controversée

Le retrait, bien que conforme aux traités internationaux, suscite des interrogations sur sa légitimité. En effet, les autorités de ces États sont issues de régimes de transition, sans légitimité populaire directe. Peut-on valider une décision aussi lourde sans consultation référendaire ni approbation parlementaire ?

À titre comparatif, lors du Brexit, un référendum suivi d’une validation parlementaire avait été requis. En Afrique de l’Ouest, où la CEDEAO est une référence en matière d’intégration, une telle procédure aurait été essentielle pour garantir la légitimité de cette décision.

Un Risque pour l’Intégration Régionale

Ces retraits mettent en péril l’un des plus anciens projets d’intégration du continent. Depuis la sortie de la Mauritanie en 2000, aucun autre État n’avait pris une telle décision. Le départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso ouvre la voie à une possible déstabilisation de l’organisation, d’autant que le Togo et le Tchad pourraient envisager de rejoindre l’AES.

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Transformer la Crise en Opportunité

Plutôt que de subir ces retraits, la CEDEAO doit réagir en adaptant son architecture institutionnelle. Il est urgent de sécuriser le droit de retrait pour éviter de futures dissidences. La mise en place de mécanismes préventifs et de procédures démocratiques serait essentielle pour renforcer la cohésion régionale.

Une Nécessité de Réforme

La survie de la CEDEAO passe par une réforme structurelle profonde. L’organisation doit trouver un équilibre entre la protection des principes constitutionnels et la gestion des aspirations souverainistes.

Seule une révision institutionnelle audacieuse permettra de consolider les acquis économiques et politiques de cette communauté régionale essentielle pour l’Afrique de l’Ouest.

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